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Chaque jour, vous vous hypnotisez

publié le 06/06/2018 - Rédigé par Camille Dubois
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Contrairement aux clichés habituellement répandus, l’hypnose est une pratique essentielle à notre civilisation, à laquelle nous recourons quotidiennement. Gérome Ettzevoglov, dans son dernier ouvrage, Les dessous de l’hypnose en France, revient sur la grande diversité de ses usages, son histoire et son potentiel thérapeutique.


L’hypnose, une pratique naturelle

Chaque jour, nous pratiquons l’hypnose. Cela peut paraître bizarre, mais pour autant que vous vous laissiez aller à la rêverie, dans les transports en commun, en voiture (faites attention tout de même), en classe aussi, vous pratiquez l’hypnose.

Et l’hypnose, c’est aussi simple que cela : un état de conscience où nous accédons à notre propre intériorité, où nous acceptons une porosité entre notre pensée et le monde. Nous arrêtons de désirer pour simplement écouter. Et entre nous, il est préférable de se laisser aller à sa propre fantaisie, que de se laisser hypnotiser par la télévision, qui nous dicte nos comportements.

Nous pratiquons l’hypnose quand nous créons, nous la pratiquons aussi lorsque nous prions, et nous la pratiquons également lorsque nous sommes sur le divan du psychanalyste, si nous avons recours à ce type de discipline.

Et c’est principalement le mérite de Gérome Ettzevoglov : non seulement il parvient à resituer l’hypnose dans sa globalité et sa diversité, mais la simplicité de sa langue et la rigueur de son expression nous la rend immédiatement compréhensible, sinon familière.

Soigner avec l’hypnose

Les dessous de l’hypnose en France a donc le mérite de nous rappeler à quel point l’hypnose est une forme de langage propre à notre esprit, une modalité à laquelle nous pouvons accéder, et que nous recherchons même bien souvent malgré nous, dans l’ivresse notamment.

Mais l’hypnose, malgré cela, continue à avoir mauvaise réputation. Même si l’auteur ne se permet pas de critiquer ouvertement les institutions, on voit que cette capacité de chacun à pouvoir modeler son esprit, ou du moins à en ouvrir les portes, n’a pas toujours mis les institutions politiques et religieuses à l’aise.

Fasciner, sidérer, puisque ce sont des états qui relèvent de l’hypnose, est peut-être un des plus grands pouvoirs que les hommes puissent avoir les uns sur les autres. Quelle différence entre le charlatan qui fait croire à ses remèdes douteux sur la place publique, et le politicien dont les promesses « n’engagent que ceux qui les croient » ?

Et si le pouvoir d’hypnose que l’on retrouve dans la prière et la méditation était développé par des personnes dont les enseignements ne coïncident pas avec les dogmes établis ? Cela ne ressemblerait pas à une hérésie par hasard ?

Nous avons tous envie de croire des choses, parfois même qu’on nous mente. Pourtant, nous détestons tous nous faire manipuler. Et si le meilleur moyen de manifester notre indépendance d’esprit, consistait justement à apprendre quand et comment nous l’ouvrons, cet esprit qui est le nôtre ?


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