Description de la discipline Herboristerie

Rédigé par : Lucile de La Reberdière
Herboristerie

Herboristerie : une pratique aussi précieuse que controversée

L’herboristerie est une pratique ancienne de préparation et de commercialisation des plantes médicinales, utilisées en soins d’hygiène et de prévention de la santé humaine et animale. Elle est apparue en Europe au Moyen-Âge (les plantes étaient alors nommées les « simples ») mais elle est présente dans la pharmacopée populaire en Chine depuis plusieurs millénaires. En France, l’herboristerie est progressivement remplacée par l’industrie pharmaceutique au XIXème siècle puis interdite sous Pétain. Depuis, les pharmaciens sont les seuls autorisés à préparer, vendre et conseiller des plantes en fonction de leurs vertus médicinales. Cependant, les herboristeries créées avant cette date se sont vues autorisées à continuer leur commerce. Voilà pourquoi, il existe toujours une dizaine d’herboristeries sur l’ensemble du territoire. La dernière herboriste est décédée à 97 ans, au début de l’année 2018. En 2008, un décret a porté à 148 le nombre de plantes médicinales autorisées à la vente libre, c’est-à-dire en dehors des officines des pharmaciens. Dans les faits, la plupart d’entre elles sont achetées dans les magasins diététiques et sur Internet. Ce large engouement pour leurs usages et leurs bienfaits pousse aujourd’hui la législation à s’adapter.

A lire aussi : Dans l’arrière-boutique des herboristes


Une séance avec un herboriste : pour qui, pour quoi ?

L’herboristerie s’applique aux plantes sauvages comestibles, autorisées à la cueillette, et aux plantes médicinales cultivées pour leurs propriétés. Elle repose à la fois sur des connaissances occidentales et orientales empiriques et pluri-millénaires et sur des études scientifiques plus récentes. En herboristerie, les plantes peuvent être consommées sous forme d’infusion, de décoction ou de macération du matériel végétal (fleurs fraîches ou séchées, feuilles, tiges ou racines). Le résultat de ces modes de préparation donne une tisane. Les plantes peuvent aussi être réduites en poudre ou utilisées sous forme de cataplasmes et de fumigations. L’herboristerie comprend également les produits à base de plante tels que les baumes. Les plantes sont présentées en vrac ou en mélange. Bien que considérée comme une médecine douce aux bénéfices avérés, l’herboristerie exige des connaissances pointues des plantes : aspect botanique, composition chimique, posologie et indications. Lorsqu’elles sont vendues en dehors d’une pharmacie, les plantes sont mises en avant comme des produits de bien-être, de confort ou de plaisir afin de ne pas tomber dans le champ des allégations de santé. La culture populaire reconnaît cependant des vertus apaisantes à la verveine, au tilleul et à la camomille par exemple. Ces plantes restent les plus connues avec l’ortie, la reine des prés, le romarin ou la sauge notamment.

Herboristerie et monde animal

Les produits vendus en herboristerie s’appliquent aux besoins des petits et des grands animaux, principalement chiens, chats et chevaux. Ils sont proposés sous forme de poudres ou de granulés de plantes à associer à l’alimentation mais aussi sous forme d’extraits liquides. On trouvera par exemple de la poudre de curcuma pour les troubles articulaires, des granulés à base d’huiles essentielles, de minéraux et de plantes médicinales pour prévenir les parasites et entretenir le pelage ou encore des complexes de plantes en gouttes pour apaiser un stress chez l’animal. Les conseils de l’herboriste permettent de cibler les remèdes naturels appropriés selon s’il s’agit d’une cure préventive ou d’un traitement d’attaque.


Quelques informations utiles sur une séance avec un herboriste.

Sans existence légale, le métier d’herboriste appelle à un renouveau de sa pratique. Aujourd’hui, plusieurs écoles privées délivrent une formation professionnelle non reconnue par l’État. C’est le cas de l’Institut Français d’Herboristerie et Association pour le renouveau de l’herboristerie qui milite pour une valorisation des savoirs de l’herboriste.

A lire aussi : Enfin un statut pour le métier d’herboriste ?

Sur deux à trois ans, l’enseignement est dispensé en présentiel ou par correspondances avec des stages de terrain et des ateliers. Faute de prétendre au métier d’herboriste mais disposant de toutes les connaissances pour reconnaître et conseiller des plantes médicinales, les étudiants sont orientés vers les métiers de producteurs de plantes médicinales ou alimentaires, d’éducateur nature ou de gérant-vendeur en magasin bio. Le lien étroit de l’herboristerie avec la phytothérapie et l’aromathérapie place les plantes médicinales aux côtés des huiles essentielles, extraits végétaux et compléments alimentaires dans ces enseignes et les boutiques de vente en ligne. Pour l’heure, le flou juridique permet aux producteurs et autres revendeurs de commercialiser des plantes médicinales, à la condition qu’aucun conseil santé ne soit délivré. En septembre 2018, le Sénat a rendu un rapport visant à encadrer la filière des plantes médicinales pour mieux sécuriser consommateurs et producteurs.


Références & Ouvrages

Association pour le Renouveau de l'Herboristerie
http://www.arh-herboristerie.org/

Fédération Européenne d'Herboristerie
http://www.feh.be/index.html

Fédération Française des Écoles d’Herboristerie
http://www.ffeh.fr/

Ouvrage
Ma bible de l'herboristerie, de Michel Pierre et Caroline Gayet, éd. Leduc.s, 31,90 €.


Les herboristes dans les 10 plus grandes villes de France


Addictions
Alimentation
Allergies
Arrêt du tabac
Beauté
Confiance en soi
Dépression
Douleurs articulaires
Fatigue
Gestion des émotions
Immunité
Maux de tête
Maux de ventre
Problèmes de peau
Sexualité
Sommeil
Sport
Stress & anxiété
Troubles de la circulation
Troubles féminins
Troubles musculaires
Troubles ORL
Troubles urinaires