Articles

La médecine intégrative, vous en faites déjà

publié le 09/10/2017 - Rédigé par Gary Laski
medecine-integrative

La médecine intégrative, c’est comme la prose, nous en faisons sans le savoir. En effet, 4 Français sur 10 ont déjà eu recours à la médecine alternative, sans pour autant renoncer à aller chez le médecin. A l’heure où les esprits chagrins se réveillent, il n’est pas inutile de rappeler que les médecins les plus sérieux ne craignent pas les approches nouvelles, si elles peuvent mieux guérir.


Les sceptiques de la dernière heure

Oui, il nous arrive, au détour de quelque page internet malencontreuse, de tomber sur des individus au jugement douteux. Ainsi, certains zélés de la science n’acceptent pas que leur chère médecine allopathique puisse être remise en question.

Car, vous vous en êtes peut-être aperçus, mais depuis l’été, il y a une vague de critiques médiatiques contre la médecine alternative, notamment en ce qui concerne la guérison des cancers.

Suivant le sens du vent, le prétendu sceptique que j’ai eu la tristesse de lire, se demandait donc combien de morts faisait la médecine alternative, dès lors qu’elle décourageait les patients de prendre un traitement « conventionnel ».

D’autres, ceux qui ont vu un de leurs proches souffrir atrocement comme cobaye, avec un espoir de guérison quasi-nul, et une vie abrégée de précieux mois, peuvent s’interroger sur le bien-fondé d’une cancérologie qui tient l’individu pour rien.

Car le cancer, comme toute maladie grave ou non, est une question personnelle. A partir du moment où il ne s’agit pas d’une affection contagieuse, chaque patient a le droit de se soigner comme il l’entend.

Et il y a bien des malades, qui sans avoir recours aux médecines alternatives, choisissent de refuser des traitements affreusement douloureux, une fois qu’ils ont mesuré leurs minces chances de survie. Ils en ont déjà vu d’autres servir de cobayes et ils estiment que l’avancement de la science oncologique peut se passer d’eux.

Pourquoi ces invectives, alors ? Parce que les médicaments qui permettent de lutter contre le cancer font aujourd’hui l’objet d’une spéculation outre-Atlantique qui en fait monter le prix, au mépris de la santé des patients – ou en France, du budget de la Sécu.

Dès qu’il s’agit de gros sous, on n’hésite pas à faire les gros yeux à la concurrence. On paye des scientifiques pour faire des études qui ne seront jamais reproduites et dont les résultats seront cités pour produire des articles ad hoc. C’est ça aussi, la science moderne.

Les sceptiques, qui prétendent être de si ardents défenseurs de la vérité, devraient lire un ouvrage de stratégie une fois de temps en temps. Ils apprendraient que la manipulation est au cœur de toute forme de pouvoir. Ils pourraient aussi apprendre ailleurs que Newton pratiquait l’alchimie, et que les médicaments tirent encore aujourd’hui leurs précieux ingrédients des plantes.

La médecine intégrative est une réalité

Car les médecins tendent, de plus en plus, à intégrer les médecines alternatives dans les traitements, surtout lourds. France Culture, pourtant un organe d’Etat, remis dans le droit chemin de la docilité après la grève de 2015, y a consacré récemment quelques émissions.

Mais la situation des médecins est compliquée. Ce sont laboratoires qui financent l’essentiel de la recherche médicale. L’Etat, lui, n’est guère généreux de ce côté.

Nos autorités ont donc un rôle très ambigu. D’un côté, elles surveillent les rapports entre médecins et labos, mais de l’autre, elles ne donnent pas les fonds qui permettraient aux praticiens de s’émanciper. Surtout, renforcer la surveillance des médecins permet d’occulter la relation pour le moins équivoque des politiques avec les laboratoires pharmaceutiques.

On ne s’étonnera donc pas que la médecine alternative, qui rentre dans ce jeu complexe entre laboratoires, corps médical et institutions de santé publique, serve à l’occasion de bouc émissaire, mais aussi, pour les patients, de planche de salut.

Car même lorsqu’elle est novatrice, ou selon ses détracteurs, aventureuse, la médecine alternative a le mérite de donner au patient une responsabilité quant à sa santé. Elle le considère en adulte.