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Les ventouses : une efficacité ciblée

publié le 03/10/2017
ventouses

Après avoir rendu de grands services à la médecine, les ventouses ont disparu de nos pratiques avec l’arrivée des sulfamides et des antibiotiques. Elles font aujourd’hui un véritable retour, se basant sur des protocoles de soins de plus en plus précis qui séduisent les naturopathes mais aussi les kinésithérapeutes et les ostéopathes.


La pose de ventouses comme pratique thérapeutique ne date pas d’hier. Citées par Hippocrate dans « L’art de guérir », et utilisées aussi bien par les Chinois, les Grecs, les Indiens ou les Arabes, les ventouses ont depuis des siècles traité de nombreuses maladies, qu’elles soient respiratoires, viscérales, dermatologiques ou rénales… Malgré son efficacité, cette méthode thérapeutique avait fini par disparaître, notamment avec l’arrivée des sulfamides et des antibiotiques. Pourtant, quelques irréductibles ont continué d’utiliser les ventouses et certains, comme Daniel Henry, ont même approfondi la technique en établissant des protocoles très précis, ce qui n’avait jamais été fait auparavant.

Décongestionner la zone douloureuse

Correctement utilisée, la ventouse est un outil thérapeutique très efficace grâce à sa triple action antalgique, énergétique et circulatoire. Les Chinois n’ont d’ailleurs jamais abandonné cet usage et travaillent sur les points d’acupuncture dans le but de décongestionner les zones douloureuses. C’est d’ailleurs pour la décongestion que cette thérapie détient son intérêt majeur. Comme le rappelle Daniel Henry, kinésithérapeute ostéopathe spécialisé en médecine traditionnelle chinoise, « la médecine des ventouses permet entre autres de traiter des zones tellement nouées que l’application des mains demanderait plusieurs séances, au mieux ». L’aspiration provoquée par les ventouses entraîne un afflux sanguin qui libère des endorphines, les neurotransmetteurs antidouleur de l’organisme. Ce phénomène permet également une décongestion de la zone douloureuse où le sang s’était accumulé de façon pathologique. Enfin, en relançant la circulation sanguine aux points de blocage, cette technique dynamise le système immunitaire dans son ensemble. L’efficacité est encore plus importante si l’on utilise des ventouses dites « humides ».

Cette technique est efficace dans bon nombre de pathologies, qu’elles soient respiratoires, rhumatismales, dermatologiques, digestives, gynécologiques ou dans les cas de maux de tête et migraines à répétition.

C’est cet énorme potentiel qui a poussé Daniel Henry à utiliser quotidiennement les ventouses dans le cadre de son métier de kinésithérapeute ostéopathe. Fort de son expérience, il a mis en place des protocoles codifiés permettant d’avoir recours aux ventouses de façon plus « scientifique », fruit de ses quarante années d’expérience et prenant en compte la médecine traditionnelle chinoise.

La médecine des ventouses

Cette approche mise sur la précision de pose des ventouses en fonction des points d’acupuncture. Dans le cas des pathologies respiratoires par exemple, leur action bénéfique s’explique par leur capacité à dilater les bronches et à décongestionner la zone par amélioration de la circulation locale. En associant ses connaissances en acupuncture à la méthode Gesret pour les asthmatiques, Daniel Henry a affiné la technique et obtenu de bien meilleurs résultats.

En outre, les ventouses apportent un réel bénéfice dans les pathologies liées au sport (microtraumatismes, entorses, tendinites, pubalgies...) et notamment dans le traitement de la douleur. Par exemple dans le cas de tendinopathies après un choc, les ventouses permettent de modifier la circulation locale, de décongestionner la zone atteinte, de mettre en mouvement l’oedème, et de contribuer à l’homéostasie du tendon qui souffre, tout en atténuant la douleur. Cette efficacité avérée a d’ailleurs poussé plusieurs écoles de kinésithérapie à ajouter au cursus classique des formations à la ventouse médicale afin d’optimiser les traitements.

Classification des ventouses

La nature et l’emploi des ventouses sont multiples pour s’adapter au mieux aux besoins du patient.

  • À froid, les ventouses sont pneumatiques, posées à l’aide d’une pompe.
  • À chaud, elles se posent après avoir fait un vide relatif à l’intérieur du récipient de verre grâce à la flamme d’une compresse imbibée d’alcool.
  • Sans scarifications, on les appelle ventouses « sèches ».
  • Avec scarifications, elles sont dites « humides ». Leur efficacité est accrue et varie selon la nature de la scarification : punctiforme, linéaire, ou en zone (plage).

La première est la plus utilisée, il s’agit d’un simple point fait à la lancette. La scarification linéaire correspond à une ligne d’un millimètre ; plus rare, elle s’adapte à une situation qui requiert une extrême précision. La scarification en zone est une scarification en points multiples.


Jean-Baptiste Talmont


Cet article est reproduit avec l'aimable autorisation du site alternativesante.fr


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