Perte d’odorat : il n’y a pas que le Covid !
Grand oublié des dépistages chez l’enfant et la personne âgée, qui se focalisent plutôt sur la vue et l’audition, l’odorat aussi peut souffrir d’une perte de capacité. Un dysfonctionnement handicapant mais pas forcément irrémédiable. Explications.
Si l’épidémie de Covid-19 a rappelé la fragilité de l’odorat, l’anosmie apparaissant très vite comme l’un des principaux symptômes du virus, l’olfaction peut être altérée par des causes très diverses. Dans tous les cas, la perte d’odorat s’accompagne d’une diminution du goût (agueusie), 80 % de la capacité à sentir le goût des aliments provenant de la rétro-olfaction nasale en bouche. Aussi difficile à vivre qu’invisible, l’anosmie se résout avec patience et avec des protocoles naturels qui ont fait leurs preuves.
Pas anodine, la rhinite
La perte d’odorat peut être provoquée par une rhinite allergique aiguë, la grippe ou une sinusite sévère. Dans ces cas, le virus peut endommager l'épithélium olfactif, c’est-à-dire la muqueuse de la cavité nasale, rendant impossible la détection des molécules odorantes dans l’environnement. Un état transitoire, plus inquiétant que le rhume qui bouche le nez, mais moins grave que le traumatisme crânien. Un choc à la tête peut, en effet, sectionner les nerfs olfactifs, incapables de se régénérer, empêchant la transmission des odeurs au cerveau de manière irréversible. L’exposition à des produits chimiques, dont les drogues, mais aussi le développement d’une maladie neurodégénérative, comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, peuvent également affaiblir l’odorat pour de bon. Dans 20 % des cas, aucune cause n’est retrouvée. Si l’on ne sent plus rien ou moins bien, une consultation chez un spécialiste ORL s’impose. Plus tôt on détecte l’anosmie, plus grandes sont les chances d’améliorer la qualité de vie.
Récupérer sa capacité sensorielle
Il est possible de traiter la perte d’odorat provoquée par une infection d’origine virale à l’aide d’un entraînement olfactif de fond. Le programme consiste en une rééducation olfactive stimulant le sens perdu ou amoindri. Mis au point par un chercheur en neurosciences, il comprend des extraits de quatre à six odeurs à respirer une à deux fois par jour. Le protocole se déroule sur douze semaines pour restaurer une reconnaissance olfactive de qualité. Il est disponible gratuitement sur le site de l’association Anosmie.org qui aide les victimes de troubles de l’odorat à récupérer leur sens et à mieux vivre au quotidien.