L’haptonomie à toutes les étapes de la naissance

L’haptonomie repose sur le toucher, l’un des premiers sens que développe le fœtus, environ quatre semaines après sa conception. Plus tard, autour de la 26^e semaine, il est capable d’entendre les bruits émis par les systèmes digestif et cardiaque de sa mère et les voix de ses parents, dont les vibrations se transmettent à travers le liquide amniotique. Par des caresses et des contacts prolongés sans pressions, l’haptonomie permet de développer une communication prénatale fantastique. L’idée n’est pas de stimuler le futur bébé, mais de se laisser percevoir par lui. Ce dialogue à trois (ou plus !) s’instaure idéalement entre le premier et le septième mois de grossesse. Il permet d’installer une complicité au cœur de la triade, de préparer chacun des deux parents à accueillir leur enfant, et favorise un sentiment de sécurité intérieure chez le petit être à venir. La notion de trio est au cœur de la pratique haptonomique. Si l’autre parent ne souhaite pas participer, inutile de le forcer. La maman peut alors être accompagnée d’une femme de son entourage qui jouera un rôle affectif dans la vie du bébé à naître, comme sa mère, sa sœur ou une amie chère.

Une aide précieuse pour les couples

On l’a dit, l’haptonomie s’adresse en priorité aux couples. Spontanément, beaucoup de futurs parents cherchent à communiquer avec leur bébé, le plus souvent lorsque celui-ci commence à bouger dans le ventre de la mère. L’haptonomie permet d’entamer cette relation bien plus tôt, dès la présence de l’embryon dans l’utérus. Au cours du premier trimestre, l’haptonomie aide à accueillir l’ovocyte fécondé et à soutenir, en conscience, son processus de développement, si intense au cours des premiers mois. À partir du deuxième trimestre, l’haptonomie permet d’entrer en contact et de jouer avec bébé, de le bercer, ce qui garantit toujours des instants magiques, même pour le parent sceptique au départ. Par un lien doux et direct, sécurisé par l’accompagnement bienveillant du praticien, la pratique réduit les angoisses autour de la grossesse. Elle rassure les femmes et les couples engagés dans un parcours de PMA (procréation médicalement assistée) ainsi que les femmes et les couples qui traversent des situations singulières, comme une difficulté à accepter le sexe du bébé, l’annonce d’une malformation ou l’arrivée de jumeaux. En outre, l’haptonomie permet aux hommes d’établir une relation affective avec leur futur enfant bien avant que la grossesse ne se voie, durant une période où la réalité de celle-ci et ses difficultés physiques comme psychiques ne sont pas toujours faciles à prendre en compte pour eux.

Après l’accouchement aussi

Si l’haptonomie ne doit pas être comparée à une séance de préparation à l’accouchement qui s’appuie sur un protocole spécifique, il est évident qu’elle constitue une approche complémentaire pour bien vivre la naissance, notamment en impliquant le futur papa. L'haptonomie permet, par exemple, de le former à des gestes simples qui soulageront la mère durant les neuf mois de grossesse et contribueront à faciliter le travail le jour J, durant les contractions. Outil de communication naturelle tout au long de la vie pré- et postnatale, l’haptonomie se poursuit aussi après l’accouchement avec des massages et une qualité de présence à son bébé dans les soins quotidiens afin de prolonger le lien sécurisant et d’aider l’enfant à grandir vers l’autonomie.