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Équithérapie et autisme

publié le 12/07/2023 - Rédigé par Lucile de La Reberdière
Équithérapie et autisme

L’équithérapie est une pratique complémentaire fondée sur la présence du cheval comme médiateur. Cet animal calme et doux est réputé pour sa sociabilité avec l’être humain. Ce soin est particulièrement adapté aux besoins des enfants et des adultes autistes.


Rappelons que les troubles du spectre autistique incluent une grande diversité de profils cliniques qui vont du syndrome d’Asperger, un autisme de haut niveau, à des formes de handicap plus sévères avec un retard mental parfois important. La recherche scientifique a permis de mettre en évidence des dysfonctionnements cognitifs, sensoriels et comportementaux plus ou moins importants chez la personne autiste. Ceux-ci entraînent des difficultés de communication, de traitement des informations, de mouvement ou encore d’adaptation sociale. En s’appuyant sur le ressenti et l’expérimentation par le corps, l’équithérapie développe la socialisation, aide à mieux comprendre son environnement et à gérer ses émotions.

Le poney, grand booster d’empathie

Chez les plus jeunes, l’équithérapie se pratique avec un poney. Comme le cheval, le petit équidé se laisse facilement approcher par l’être humain dont il tolère bien le stress ou la peur. Parallèlement, pour l’enfant autiste, le poney est moins complexe à décoder que les adultes ou les autres enfants dits « neurotypiques » (sans autisme). L’équithérapie comporte des activités sous la surveillance du thérapeute : les soins au poney (brosser, nourrir, câliner), la conduite à pied sous forme de petites promenades ou le manège. Le milieu clos de ce dernier permet notamment de limiter les stimulations extérieures, sources de stress pour l’enfant autiste. Ces expériences favorisent les sensations physiques et le lien affectif chez des enfants qui éprouvent des difficultés à se relier aux autres et au monde qui l’entoure. L’équithérapie les aide à prendre conscience d’autrui par la prise en compte des désirs et besoins du cheval. La pratique permet d’améliorer les interactions avec les autres au quotidien, la concentration, la sécurité intérieure, la décontraction physique, l’affirmation de soi, l’acceptation et le lâcher-prise.

Des enfants autistes plus apaisés

Les bienfaits psychologiques de l’équithérapie sont désormais connus. La médiation animale entraîne une diminution du taux de cortisol, l’hormone du stress, dans le sang. Des effets cardiovasculaires ont été mesurés avec une baisse de la tension artérielle. L’équithérapie possède également une action sur les neuromédiateurs qui se traduit par une augmentation de la production d’endorphines responsables d’une sensation de bien-être. De plus, on observe une augmentation de la sécrétion de sérotonine qui agit sur la régulation de l’humeur et de l’impulsivité. L’action de l’équithérapie sur la production d’ocytocine commence à être étudiée. Cette hormone favorise l’attachement. Elle est présente dans le lien amoureux et dans celui d’une mère avec son enfant. Des recherches chez des personnes autistes ont montré que la sécrétion d’ocytocine s’accompagne d’une meilleure compréhension des interactions sociales. Pour toutes ces raisons, l’équithérapie représente aussi un outil intéressant pour réguler des troubles du comportement comme les difficultés dans la relation parent-enfant, la dépression, le burn-out, les troubles psychogériatriques ou en cas de réinsertion sociale.

Source
https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=23727


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