Description de la discipline Ergothérapie

L’ergothérapie est une approche de santé conventionnelle reconnue par l’État français. Son cadre thérapeutique consiste en des séances de rééducation et de réadaptation afin d’améliorer le quotidien des personnes atteintes de troubles moteurs et cognitifs.

Le professionnel de santé qui l’exerce a le titre d’ergothérapeute. Son action consiste à apporter un soutien afin de relever les défis du quotidien : se laver, manger, cuisiner, s’amuser, se déplacer, travailler, partager, échanger. Bien que son travail soit très proche de celui des psychomotriciens, il s’en distingue : l’ergothérapeute œuvre à l’adaptation à l’environnement en fonction des possibilités motrices et cognitives du patient, alors que le psychomotricien axe sa thérapie sur le vécu psychocorporel.

L’ergothérapie : être actif et renforcer l’autonomie

L’enjeu de l’autonomie est au cœur de cette pratique. Être autonome, c’est être en mesure de répondre, seul, à ses besoins. Lorsque des troubles moteurs et cognitifs sont présents, l’autonomie diminue et il devient difficile d’effectuer des actes banals du quotidien. L’ergothérapeute accompagne, au plus près, la personne afin de favoriser son autonomie. Il lui propose des exercices de rééducation en même temps qu’il l’oriente vers des solutions matérielles pertinentes. Par exemple, il est en droit de demander à l’employeur d’acheter une souris d’ordinateur adaptée. Ce professionnel intervient donc sur le lieu de travail et sur le lieu de vie. Il effectue aussi les trajets que le client réalise pour se rendre au supermarché et à ses rendez-vous médicaux. L’ergothérapeute s’investit à différents niveaux dans le but d’éviter l’exclusion et l’isolement. Il privilégie ainsi la mobilité et contribue à l’épanouissement personnel et social du client.

De nos jours, des collectifs d’ergothérapeutes interviennent au sein de projets institutionnels en vue de construire une ville de plus en plus inclusive. Ces professionnels ont conscience des difficultés rencontrées dès lors qu’un handicap se présente. Les parents qui ont un enfant porteur d’un handicap ou les personnes qui ont subi des traumatismes corporels savent que l’environnement externe leur offrent peu d’alternatives notamment lors des déplacements. En effet, monter des escaliers avec des béquilles ou circuler en ville avec un fauteuil roulant devient vite éprouvant.

Les ergothérapeutes accompagnent toutes celles et tous ceux dont l’autonomie et le bien-être ont été compromis, et ce de la naissance à leurs vieux jours. L’origine des troubles est, le plus souvent, en lien avec une maladie génétique, une neurodégénérescence, un accident vasculaire cérébral (AVC), un incident domestique ou un accident de la route.

L’espace de soin ouvert par l’ergothérapie aide ces patients, par un travail de réadaptation, à reprendre leur vie en main. Par exemple, une personne âgée peut améliorer sa mémoire, sa souplesse et sa mobilité grâce aux séances. Un enfant qui souffre d’un retard de développement va sentir ses capacités de motricité fine se renforcer. Une femme qui a le bras droit paralysé à la suite d’un AVC va réapprendre à manger, à se laver et à cuisiner. Le praticien l’accompagne aussi pour la manipulation des ustensiles comme l’épluche-légume. Lorsque le contexte le requiert, il aide à la mise en place d’outils de compensation comme l’ordinateur. Par ailleurs, il favorise le lien social avec des associations et des groupes de quartier afin de tisser un réseau d’aide de proximité.

Quelques motifs de consultation :

• Retard de développement moteur : retard à la marche, position assise non acquise.
• Difficultés dans les apprentissages préscolaires : habiletés motrices fines et graphisme.
• Troubles du spectre autistique.
• Difficultés de motricité fine : manipulation des outils scolaires, maladresse.
• Difficultés d’écriture : manque d’endurance, lenteur excessive, fatigue, douleurs.
• Trouble du développement de la coordination (TDC).
• Paralysie cérébrale, troubles neurologiques ou traumatiques.
• Dépression, anxiété, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), phobies, schizophrénie.

L’ergothérapeute a obtenu le diplôme d’État afin d’exercer son activité au sein de structures telles que les centres de rééducation, les hôpitaux, les centres d’action médico-sociale précoce (CAMPS). Il peut aussi choisir d’exercer en libéral en compagnie d’autres spécialistes paramédicaux ou en solo. Il a suivi un enseignement général d’ergothérapie, mais il doit suivre des formations complémentaires s’il souhaite travailler en gérontologie ou en pédiatrie.

Déroulement d’une séance

Avant de commencer le parcours de soins, il faut que le professionnel de santé établisse un projet thérapeutique. Aussi part-il de la pathologie existante et des singularités du patient. En effet, deux enfants porteurs de trisomie ne vont pas bénéficier des mêmes soins selon le degré de la maladie et leur personnalité.

L’ergothérapeute commence donc par réaliser un bilan dont l’anamnèse est la première étape. Elle consiste à recueillir les informations de l’histoire de vie de l’enfant ou de l’adulte. Vient ensuite le temps de l’évaluation des possibles et des limites par l’écoute et l’observation. Le praticien étudie en même temps la manière dont le trouble affecte les gestes et les mouvements, ainsi que les limites propres à l’environnement. Rien ne sert de travailler des heures et des heures si le problème peut être résolu par un changement de souris d’ordinateur ou de fauteuil.

Il faut donc plusieurs séances pour établir le bilan et proposer un parcours de soins. Une fois accepté par les familles, ce dernier peut débuter. Les séances ont généralement lieu une fois par semaine. Elles durent entre 45 minutes et une heure.

Tarifs

Les séances d’ergothérapie ne sont pas remboursées par la CPAM lorsqu’elles se déroulent dans un cadre libéral. Toutefois, il est possible, à partir du bilan de l’ergothérapeute, de monter un dossier de demande de prise en charge exceptionnelle. Sinon, il faut mettre en place avec une mutuelle un contrat spécifique.  Lorsque les consultations s’effectuent au sein d’hôpitaux ou de structures spécialisées comme les CAMPS, la Sécurité sociale prend en charge les frais. Plusieurs options existent, il est donc important de se renseigner.

Association Nationale Française des Ergothérapeutes
https://anfe.fr/

Union Nationale des Associations des Etudiants en Ergothérapie
https://unaee.org/

Ouvrages
• Anatomie physiologie pour l'ergothérapie, de Ian R. McMillan et Gail Carin-Levy, éd. De boeck superieur, 39,90€.
• 100 idées pour développer l'autonomie des enfants grâce à l'ergothérapie, de Juliette Lequinio et Gwendoline Janot, Edition Tom Pousse, 15,50€.