Description de la discipline Psychomotricité

Rédigé par : Sabine Pinet
Les bienfaits de la psychomotricité

La psychomotricité : comment être bien dans son corps et dans sa tête ?

La psychomotricité est une méthode thérapeutique qui vise le mieux-être des personnes atteintes de troubles psychomoteurs. Ces troubles sont rattachés aux fonctions psychomotrices que sont la latéralité, la motricité globale et la motricité fine. Autrement dit les fonctions qui permettent à l’individu de courir, marcher, écrire, coudre, manger, se laver, lancer un ballon, tourner les pages d’un livre, danser, formuler sa pensée. Ces troubles peuvent être d’origine génétique (autisme), neurologique (trouble déficitaire de l’attention) ou découler d’une carence affective ou d’un retard de développement dû à un contexte de vie insécurisant (guerre, maltraitances).

La prise en compte de l’impact des affects sur le développement moteur signe la spécificité de la psychomotricité. Le psychomotricien a conscience de l’unité psychosomatique et ne dissocie pas les émotions des aptitudes motrices. Il n’isole donc pas le symptôme présent de l’histoire de la personne, et place, au centre de son soin, le vécu psychocorporel de son patient. Cette posture thérapeutique détermine alors un accompagnement qui favorise, au travers des activités motrices, le bien-être, le sentiment de sécurité intérieure et la joie de vivre.


Une séance avec un psychomotricien : pour qui, pour quoi ?

Les enfants sont les patients, les plus connus, des salles d’attente des psychomotriciens. Ils sont ainsi soutenus dans leur développement, quelle que soit la source du trouble. Pour autant, la patientèle, prise en charge, a évolué ses dernières années. En effet, elle concerne aussi bien les nourrissons que les adolescents et les adultes. Chacun est donc soutenu dans son développement moteur et affectif, quel que soit son âge.

Les adultes, qui consultent, le font à la suite d’un traumatisme corporel ou pour des raisons d’ordre psychique comme l’anxiété chronique, les troubles alimentaires ou de fortes somatisations (paralysie). Les personnes âgées qui sont amenées à suivre un parcours en psychomotricité le font, la plupart du temps, à la suite d’un accident domestique. En réalité, l’accident a, généralement, entraîné une perte de mobilité et de confiance en soi. Cette perte de confiance génère des raideurs autant sur le plan psychique que musculaire, et impacte fortement l’autonomie de la personne. Dès lors, des séances en psychomotricité l’aident à reprendre confiance en son corps et à en accepter les limites.

Quelques motifs de consultation :

• Retard de développement chez l’enfant : marche, écriture, langage, jeux.
Troubles posturaux et de l’équilibre.
• Agitation, impulsivité, agressivité.
• Troubles neurologiques et psychiatriques.
• Troubles du comportement, manque de confiance et faible estime de soi.
• Problèmes de coordination et de tonus musculaire.
• Mal-être et sensation de morcellement.
• Difficulté à s’ancrer et à s’aimer.
• Anorexie, boulimie, addictions.


Quelques informations utiles sur une séance avec un psychomotricien.

Un spécialiste en psychomotricité a reçu un enseignement agréé par l’État pendant trois ans. Il obtient, au terme de ce dernier, un diplôme qui lui permet de travailler dans des structures publiques, des centres de rééducation, ou de se lancer en libéral. Cette thérapie par le corps s’inscrit donc dans le cadre des soins conventionnels de santé et se conjugue avec d’autres spécialités comme la psychiatrie ou des méthodes alternatives, telles que le Gestalt Massage®.

Déroulement d’une séance

S’engager dans ce travail psychocorporel requiert plusieurs séances. Il faut tout d’abord établir un bilan psychomoteur. Il s’effectue sur trois, quatre ou cinq séances. Ce bilan consiste à réaliser une anamnèse et à évaluer la posture, l’équilibre, la tenue d’un objet, la coordination, le maintien en position assise, etc. Cette évaluation se réalise à partir de tests, de jeux et d’activités motrices. À l’issue de ce premier temps, le praticien rédige un projet thérapeutique et le présente au patient. Pour les enfants, la présence des parents est requise pendant les tests et lors de la restitution du bilan.  

Viennent ensuite les consultations de suivi. Elles se déroulent toutes les semaines ou tous les 15 jours, dans un même lieu, avec le même psychomotricien. Leur durée est de 45 minutes environ. Le cadre thérapeutique mis en place est précieux, car il sert de repère au patient. Les outils utilisés – relaxation, méditation, massage, jeux, escalade, peinture, jeux de balle – favorisent l’acquisition d’une confiance en son corps. Les réussites motrices, vécues au fil des séances, associées au sentiment de bien-être augmentent alors l’estime de soi. La relation de confiance qui se tisse, entre le patient et le psychomotricien, est aussi un « outil » en psychomotricité. Au fil du temps, le patient, confiant, détendu et joyeux, s’oriente seul vers la routine d’activités corporelles que le praticien lui a proposée. Il devient ainsi de plus en plus autonome. La thérapie dure généralement plusieurs années : le temps de consolider le schéma corporel, de développer une image de soi positive, et  d’apprendre à s’aimer.

Tarif

Bien que la psychomotricité soit reconnue par l’État, les consultations ne sont pas remboursées par la Sécurité sociale. Toutefois, il y a des recours possibles : poser une demande d’aide exceptionnelle auprès de la CPAM ou constituer un dossier auprès du service social de sa mutuelle. Sinon, de plus en plus de mutuelles prennent en charge le remboursement des séances. Il faut alors que le contrat soit établi dans ce sens. Lorsque le trouble requiert l’intervention d’un psychomotricien au sein de structures sociales, donc publiques, les consultations sont cette fois prises en charge. C’est le cas pour les centres médico-psychologiques ou médico-pédagogiques.


Références & Ouvrages

Fédération Française des Psychomotriciens
https://fedepsychomot.com/qui-est-le-psychomotricien/

Association Psychomotricité et Psychotraumatisme
https://associationpp.fr/

Association Nationale des Etudiants en Psychomotricité 
https://www.anep-asso.fr/

Syndicat National d'Union des Psychomotriciens
http://snup.fr/

Ouvrages
Agir, jouer, penser - Etayage de la pratique psychomotrice éducative et thérapeutique, de Bernard Aucouturier, éd. De Boeck supérieur, 29,90€.
J'aide un proche atteint de la maladie d'Alzheimer - 23 fiches d'activités psychomotrices au quotidien, de Christophe Lefevre et Franck Pitteri, éd. Dunod, 25€.


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