Connaissez-vous la médecine Yunani ?

En fait, nous la connaissons tous.

Nous nous rappelons avoir étudié le Malade imaginaire à l’école. Les médecins de l’époque se fondaient sur la théorie des quatre humeurs (phlegme, bile, atrabile, sang) pour définir les maux et les maladies, qui relevaient du déséquilibre entre ces substances dans le corps.

Il s’agit ni plus ni moins que de la médecine traditionnelle occidentale, élaborée par Galien, un médecin écrivant en latin, d’où son nom également de Galénisme.

Elle a servi pendant des siècles en occident, jusqu’au XVIII^e. Les médecins arabes, qui l’étudiaient à fond, l’on faite passer jusqu’en Inde, où elle subsiste encore.

Quant au terme un peu exotique de "yunani" ou "unani", il vient de cette tradition biblique qui faisait des Ioniens et de leur chef mythique Ion, les ancêtres de tous les Grecs.

Si Molière a dû connaître nombre de médecins peu scrupuleux, comme nous d’ailleurs, cela n’explique pas la désaffection occidentale pour cette médecine efficace et encore tenue en grand respect en Inde.

Mais de même que Galilée, par l’expérimentation, a réfuté la physique d’Aristote, nos médecins se sont débarrassés de toutes leurs anciennes théories, et ont préféré la chimie.

Ainsi, s’il y a un dysfonctionnement dans notre corps, ce n’est pas pour des raisons d’équilibre métabolique, mais nécessairement à cause de substances nocives, qu’il faut chasser par d’autres substances. C’est ainsi que nous nous sommes mis à faire du corps humain un champ de bataille…

Aujourd’hui, en Occident, les héritiers du galénisme sont les naturopathes. Et ils ont le vent en poupe. Une belle revanche contre ceux qui ont cru ne plus rien avoir à apprendre de la tradition.