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Neurofeedback : votre cerveau est un muscle

publié le 05/04/2018 - Rédigé par Gary Laski
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Technique expérimentale qui permet au patient de mieux maîtriser son activité cérébrale, le neurofeedback a une vocation de rééducation des troubles psychologiques. Une méthode qui a notamment la faveur de certains psychiatres, et qui pourrait avoir une incidence positive sur le traitement de l’autisme.


Médecine alternative pour pilotes de chasse ?

Comme bien des thérapies alternatives, le neurofeedback repose sur un paradoxe : difficile à prouver scientifiquement, mais néanmoins efficace et utilisé. D’ailleurs les pilotes d’avions de chasse le pratiquent.

Le neurofeedback consiste à rééduquer des parties du niveau supérieur du cerveau à l’aide d’un logiciel qui les sollicite, en contrôlant les stimulations par des électrodes posées sur le cuir chevelu du patient. Cette rééducation procède donc avec le cerveau exactement comme on pourrait le faire avec un muscle qui fonctionne mal.

On stimule donc l’émission d’ondes cérébrales précises depuis une zone du cerveau. Toutefois, c’est dans la notion de feedback (retour des données) que réside la limite du procédé.

Les électrodes ne peuvent pas détecter l’activité des couches profondes du cerveau (les zones sous-corticales), et elles ne peuvent que difficilement identifier si ce sont les bonnes zones qui sont activées : elles ne peuvent que témoigner d’une activité.

Impossible donc de tenter une rééducation de zones profondes de notre matière grise, comme celles du langage. Toutefois, cette rééducation s’avère performante sur des maladies aisément identifiables, comme le trouble de l’attention dû à l’hyperactivité, ou encore les insomnies et l’anxiété.

Au départ, la pratique a suscité un certain scepticisme, de la part des médecins eux-mêmes. On ne sait pas si le signal reçu par les électrodes correspond exactement à l’activité cérébrale, et non pas à un simple flux électrique. Bien qu’éprouvé, le procédé reste improuvable scientifiquement.

Les résultats sont pourtant là depuis plus de quarante ans, sur les déficits de l’attention ou l’épilepsie. Mais les protocoles de soin n’ont pas été validés par la Haute Autorité de Santé.

Neurofeedback, un traitement pour l’autisme ?

Il existe au moins 10 publications scientifiques qui traitent du sujet, pratiquées exclusivement sur des enfants et des adolescents, pour l’essentiel masculins.

Le neurofeedback, adapté pour améliorer l’interaction sociale et les déficits de communication des autistes, a conduit à une amélioration de l’estime de soi, de l’empathie et de la flexibilité, une réduction des crises de colère, des changements d’humeur et de l’anxiété. Mais une expérience sur cinq ne s’est pas avérée concluante.

D’autre part, il semble que le neurofeedback ait également des effets de long terme pour l’amélioration des symptômes autistiques. Un bel encouragement pour l’avenir, et pour la prise en charge d’une maladie qui jusqu’ici, reste aussi mystérieuse que difficile à traiter.


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