Homéopathie : on en est où ?
La ministre de la Santé a demandé à la Haute Autorité de santé de statuer sur le bien-fondé des conditions de prise en charge des médicaments homéopathiques. Mais la réponse, demandée avant fin février, continue de se faire attendre, et les oppositions ne cessent de grandir. On fait le point.
Agnès Buzyn estime que les Français sont « attachés » à l’homéopathie. Elle a ainsi déclaré que si les remèdes homéopathiques s’avéraient « bénéfiques sans être nocifs » en permettant d’éviter « d’utiliser des médicaments toxiques », cesser de les rembourser n’était peut-être pas pertinent. Après avoir été repoussé, l’avis de la HAS sur le maintien ou non de leur remboursement est désormais prévu pour le mois de juin.
Plus de 400 000 signatures « pour »
L’homéopathie est particulièrement remise en question depuis la publication d’une tribune signée de 124 professionnels de santé dans Le Figaro, en mars 2018. La pratique y est décrite comme n’ayant « rien de scientifique » et les médecines alternatives y sont considérées comme « basées sur des croyances ».
La contre-offensive n’a pas tardé. D’abord avec une plainte déposée par le Syndicat national des médecins homéopathes pour non-confraternité, puis avec la création de pétitions. Celle en ligne sur le site monhomeomonchoix.fr a recueilli plus de 400 000 signatures à ce jour. « Parce que l’homéopathie en complément permet à certains patients de mieux supporter leurs traitements lourds » figure parmi les arguments de la campagne, soutenue par de nombreux médecins.
Et si on respectait le choix des Français ?
Selon un sondage Ipsos réalisé fin 2018, 58 % des Français ont déjà utilisé plusieurs fois des produits homéopathiques. Ils en sont même les premiers consommateurs au monde ; voilà sans doute pourquoi ici la polémique reste vive. Le Royaume-Uni et l’Espagne ont, eux, stoppé le remboursement sans heurt. Aujourd’hui, 74 % des Français ne veulent pas qu’on touche à ces granules qui les aident à soulager en douceur l’insomnie, le stress, les allergies ou encore l’eczéma. Pour prendre part à la mobilisation, un numéro gratuit, le 32 321, permet aussi de collecter des voix par SMS.
Sources
• « L’homéopathie plébiscitée par les Français », Ipsos, novembre 2018.
• www.monhomeomonchoix.fr, pétition Mon Homéo Mon Choix.
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