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Ergophobie : l’angoisse d’aller bosser

publié le 10/01/2024 - Rédigé par Lucile de La Reberdière
Soigner l'Ergophobie - Trouver la sérénité au travail grâce aux thérapies cognitivo-comportementales

La peur du travail existe réellement et elle porte un nom : l’ergophobie. D’où vient cette peur excessive du travail ?


L’ergophobie se caractérise par l’impossibilité de se rendre au travail ou de chercher un emploi. Souvent, cette angoisse se déclenche à la suite d’un événement difficile vécu dans le cadre du travail. L’ergophobie ne doit pas être confondue avec le stress ou un manque de motivation. Irrationnelle, comme toutes les phobies, cette peur singulière entraîne un blocage profond pour se rendre physiquement sur son lieu de travail et collaborer avec les autres.

Un diagnostic complexe

S’il est courant d’avoir une boule au ventre le dimanche soir à la veille d’une nouvelle semaine de travail ou d’éprouver de l’anxiété à l’approche d’une échéance professionnelle stratégique, l’ergophobie implique des symptômes invalidants qui s’installent dans le temps : sensation de malaise, vertiges, maux de ventre, de dos, sueurs, palpitations, attaque de panique, troubles du sommeil, mais aussi ruminations au quotidien, y compris lors des jours de congé. Tout se passe comme si l’organisme passait en état d’alerte à l’idée de se rendre au travail. Ces symptômes sont similaires à ceux d’un trouble anxieux ou d’une phobie sociale. Ils ressemblent aussi à ce que l’on peut ressentir dans l’enfance à l’idée d’aller à l’école. C’est la dimension professionnelle qui caractérise ce trouble. Parfois, ce n’est pas tant l’exercice de la fonction en soi que le monde du travail lui-même qui génère les angoisses. L’ergophobie touche surtout les personnes très impliquées dans leur job, celles qui seront le plus à même de vivre un burn-out. D’autres éléments peuvent faire le lit de l’ergophobie, comme la peur du Covid ou les représentations du travail héritées de la culture familiale.

Reprendre le contrôle

L’ergophobie est un trouble sérieux dont les conséquences peuvent être graves sur la santé physique et psychique de l’individu. La phobie du travail peut limiter les opportunités d’emploi et de réussite professionnelle. Elle peut ainsi réduire les revenus d’un foyer avec un risque de précarisation. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) permettront de travailler sur les contextes déclenchant le trouble. En quelques séances, les différents outils des TCC (verbalisation, jeux de rôle, relaxation, méditation de pleine conscience) permettent d’apprendre à observer et décoder ses réactions face au travail pour ne plus chercher à les contrôler. Un suivi avec un psychologue spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales aide à se sentir à nouveau capable d’être présent à son poste, à développer la confiance dans ses compétences. La TCC aidera ensuite à oser s’affirmer au sein d’une équipe et à prendre plaisir à effectuer sa mission. En outre, l’ergophobie signale peut-être le désir de changer de voie et de vie. Un suivi psychothérapeutique sera alors aussi l’occasion de faire le point sur ses envies et ses besoins. À défaut, il est important d’en parler au moins au médecin du travail afin de trouver des solutions pour aller mieux.


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