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Hyperphagie boulimique : particularités et solutions naturelles

publié le 15/02/2024 - Rédigé par Lucile de La Reberdière
Sortir de l'hyperphagie boulimique avec les TCC

L’hyperphagie boulimique fait partie des troubles du comportement alimentaire (TCA). Invisible et destructrice, cette maladie affecte la santé et l’équilibre psychique. Pour la stopper, l’accompagnement nutritionnel ne suffit pas. Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) apportent le soutien de fond qui fait la différence.


L’hyperphagie boulimique se distingue de la boulimie. Si elles correspondent toutes deux à l’absorption impulsive de très grandes quantités de nourriture, ces deux maladies entraînent des comportements différents chez les patients. Le patient boulimique met en place des comportements compensatoires comme des vomissements provoqués ou la prise de médicaments laxatifs qui visent à maintenir un poids stable. Le jeûne et l’activité physique intensive font aussi partie des stratégies de compensation.

Ce n’est pas le cas avec l’hyperphagie qui s’accompagne généralement d’un surpoids ou d’une obésité. Plus fréquente que la boulimie, l’hyperphagie boulimique touche 3 à 5 % de la population, hommes et femmes de manière égale. Elle est diagnostiquée à l’âge adulte et traduit des troubles anxieux et/ou une dépression qui nécessitent un suivi psychologique.

La spirale de la honte

Caractérisée par un besoin compulsif de manger, l’hyperphagie boulimique survient par crises, en dehors des repas, avec des aliments absorbés tels quels, sans préparation, le plus souvent gras et sucrés. La personne avale cette nourriture seule, car elle a honte de son besoin, et très rapidement, sans pouvoir se contrôler. Après la crise, elle ressent de la culpabilité et un dégoût d’elle-même. On observe que ces sentiments négatifs peuvent aussi être à l’origine de la crise, répondant à une nécessité de se remplir.

Le retentissement psychologique et social de cette maladie est lourd, avec un risque d’isolement, voire de comportement suicidaire. Afin de prévenir l’apparition de ces complications psychologiques, somatiques et sociales, il est crucial de consulter un médecin. Un diagnostic suffisamment précoce permet d’éviter que la maladie ne devienne chronique.

Se tourner vers les associations de soutien est tout aussi important pour ne pas s’isoler et briser le cercle infernal de la honte. Sortir définitivement de l’hyperphagie boulimique sera alors possible grâce à une prise en charge pluridisciplinaire visant à restaurer l’estime de soi et une image positive de son corps.

Les TCC pour apprendre à se gérer au jour le jour

Pour accompagner ce processus de guérison lent, progressif et soumis à de potentielles rechutes, une psychothérapie individuelle est indiquée, en complément d’un suivi nutritionnel adapté. Thérapies brèves, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) représentent une solution intéressante, car un thérapeute formé à ces approches proposera des séances très concrètes.

À l’aide d’exercices et de mises en situation, l’idée est moins de revenir sur l’histoire personnelle et ses pans inconscients que de remplacer les croyances négatives, les pensées dysfonctionnelles et les conduites à risque par un nouveau comportement adapté. Les outils pour travailler la confiance en soi et la gestion du stress sont variés : body scan, relaxation, auto-observation de ses schémas de pensée dans la vie quotidienne, jeux de rôles (parler à son enfant intérieur par exemple), etc. Des outils spécifiques aux troubles du comportement alimentaire sont également utilisés, comme le carnet de bord alimentaire qui vise à développer la responsabilisation et l’autonomie.

La psychothérapie permet de normaliser le rapport à l’alimentation et de retrouver le plaisir de manger. Impliquer l’entourage favorise incontestablement le succès thérapeutique.


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