Eczéma : comment lui faire la peau ?

Distinguons d’abord l’eczéma atopique et l’eczéma de contact, qui survient en réaction à une substance irritante ou allergisante et nécessite l’éviction pure et simple de ce produit. Fréquent chez les bébés et les enfants, l’eczéma atopique, lui, est une maladie inflammatoire de la peau qui existe aussi chez les adultes. Elle est non contagieuse, se manifeste par poussées et peut s’installer sur toutes les parties du corps. En France, 2,5 millions de personnes sont concernées. L’hérédité, un terrain allergique (allergies alimentaires, rhinite allergique, asthme, urticaire) et un environnement urbain pollué constituent des facteurs de risque.

Tout est dans la toilette et dans l’assiette

L’eczéma atopique se traduit par des symptômes bien reconnaissables : sécheresse cutanée, rougeurs, démangeaisons, suintement, épaississement de la peau... De petites vésicules peuvent également apparaître derrière les oreilles, au niveau des plis du coude, des genoux ou des commissures des lèvres. L’avis d’un dermatologue permet de poser un diagnostic sûr. Le médecin généraliste peut aussi prescrire des crèmes à base de cortisone. Si leur action apaise rapidement, leur usage prolongé peut entraîner des effets secondaires et ne contribue pas à traiter l’origine de l’eczéma. Des gestes d’hygiène de vie globale constituent la première et la principale solution naturelle. On conseille d’éviter toutes les sources d’allergènes afin de limiter l’exposition de la peau irritée à davantage d’inflammation : utiliser des soins lavants sans parfum, se sécher le corps en tamponnant avec sa serviette et non en frottant, porter des vêtements en coton, privilégier des lessives sans parfum, aérer régulièrement son logement. Les allergènes alimentaires sont aussi impliqués dans l’eczéma atopique chronique, et l’on sait combien la flore bactérienne joue un rôle dans le fonctionnement du système immunitaire. Des déséquilibres du microbiote ont été observés chez des enfants et des nourrissons présentant un risque génétique plus grand de développer un eczéma. Un micronutritionniste pourra faire passer des tests pour identifier les aliments qui favorisent l’apparition de l’eczéma et aider à équilibrer l’alimentation pour renforcer les défenses cutanées.

Traiter le stress à la source

Les délais pour obtenir un rendez-vous avec un dermatologue étant souvent importants, selon les régions, il est normal de se sentir désespéré. L’eczéma génère de l’anxiété, peut pousser à l’isolement, à développer un état dépressif, et entraîner de la fatigue et des troubles du sommeil, tels que des réveils nocturnes avec angoisse. L’eczéma doit donc aussi être accompagné sur le plan psychologique. Différentes techniques aident à réduire le stress causé par la maladie. L’hypnose et la sophrologie sont particulièrement indiquées pour se relaxer et apprendre à contrôler ses émotions. Les deux disciplines utilisent la suggestion mentale pour résister à l’envie de se gratter, ressentir un voile de fraîcheur sur la peau et, surtout, nourrir une confiance en soi plus grande à un moment de sa vie où l’on se sent particulièrement fragilisé.